Des animaux

Les flamants roses
Vos longues pattes
O flamants roses
Plient se déplient
Plient se déplient
A l’infini
Chacun de vos pas
Noué en un bruit doux
Tricote à mailles souples
Un texte essentiel
Et toujours inachevé
Filet jeté par-dessus l’abîme
Retient notre monde
Afin qu’il ne sombre
Deux chamois
Tout d’abord
Deux chamois
Surgis noir sur blanc
Sous nos pas
Nous pénétrons
Dans le vallon sauvage
Gorges resserrées et profondes
La rivière gronde
Lointaine
Lumière sombre
De fin d’après-midi
Branches et rochers entremêlés
La nature alors
Me saisit
Silencieuse
Comme aux aguets
Bienveillante à l’ instant
Mais dans l’ombre
Tant de possibles
Mon chien
Fini
Le chemin de ronde
Autour du jardin
Ta trace de terre
S’efface dans l’herbe printanière
Finie
La garde montée au portail
Et tes aboiements
Fini ton accueil fou et passionné
Tes siestes en plein soleil
Renversé
Ton menton tendu
A la caresse
Fini fini
Les moineaux
Ne viendront plus
Picorer ta pâtée
Le matin
Le matin était si clair
Et nous arpentions la mer
Les poissons couleur de sable
Suivaient entre nos jambes
Des chemins inventés
Leur ombre les révélant
Sur le fond
Que la nuit avait griffé
En longs sillons parallèles